Le candidat de la majorité départementale nous reproche de comparer notre département avec les autres... Comment tenir un raisonnement sans comparaison ? Depuis les grecs, la logique est articulée sur une comparaison (λογοσ)... Pour bien comprendre, c'est comme dans le sport, le classement est bien le résultat d'une comparaison ! D'ailleurs c'est la méthode universellement reconnue et consultable par tous sur le site internet de la Direction Générale des Collectivités Locales à l'adresse suivante (tableaux financiers : http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/statistiques/budgets_locaux/finances_des_departe/les_budgets_primitif5479/view) qui donne des bons points à des départements de gauche comme de droite et des mauvais à des départements de gauche comme de droite...
Avant de voter, cela vous permet de juger simplement et objectivement de l'action de votre Conseil général, seul enjeu de l'élection cantonale.... Si vous en êtes satisfait vous voterez pour le candidat de la majorité départementale. Si vous estimez qu'on peut mieux faire pour rattraper le retard du Conseil général pris dans tous les domaines, vous pourrez alors voter pour nous. Ensuite le candidat de la majorité départementale revendique des choix politiques différents. Il a raison, nous n'avons pas les mêmes priorités.
En consultant le site de la DGCL (http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/statistiques/budgets_locaux/finances_des_departe/les_budgets_primitif5479/view) vous constatez qu'on investit moins dans le social, dans les routes, dans les collèges, dans les infrastructures et dans le développement économique que la moyenne nationale. En revanche on investit davantage dans le train de vie du Conseil général. Nous lisons donc sous la plume de notre adversaire que « la majorité départementale de gauche a fait le choix clair d'un service départementale de proximité et de qualité pour tous les costarmoricains » : à supposer que cela signifie que l'argent des costarmoricains doive aller prioritairement dans le social, les infrastructures et le développement économique, le moins qu'on puisse dire c'est qu'on ne retrouve pas cela dans le bilan de la majorité sortante comme le montrent les chiffres de la DGCL (http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/statistiques/budgets_locaux/finances_des_departe/les_budgets_primitif5479/view).
Comme, le candidat de la majorité se permet de parler à notre place, nous souhaitons rappeler par nous même, que, élus nous ferons en sorte de réduire le train de vie du Conseil général pour investir davantage dans les missions principales : la santé pour lutter contre la désertification médicale ; la prise en charge de la dépendance et du handicap en créant plus de place d'accueil, l'environnement pour valoriser notre territoire et accompagner notre agriculture, la sauvegarde du patrimoine breton richesse culturelle et économique, le développement économique pour permettre à tous de trouver un emploi.
1 – Les routes sont de la compétence départementale depuis 1810... On ne peut pas feindre de découvrir cette responsabilité aujourd'hui. Une fois de plus les chiffres sont là et vérifiables par tous (http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/statistiques/budgets_locaux/finances_des_departe/les_budgets_primitif5479/view) : 11 123 euros par km dans les Côtes d'Armor en 2008 (Morbihan (DVD) 18 147, Ille-et-Vilaine (PS) 15 689) contre 15 576 euros de moyenne nationale ; 9 960 euros par km dans les Côtes d'Armor en 2010 (Morbihan 17 430; Ille-et-Vilaine 15 960) contre 13 300 de moyenne nationale. Le Conseiller général sortant n'a jamais dit un mot sur détournement de Binic (D 786) alors qu'il est absolument essentiel pour rapprocher notre canton du principal pôle d'emploi de ses habitants, Saint-Brieuc. De même la D 79 est dans un piteux état...
2 – Action internationale. Le candidat de la majorité en parle spontanément. Compte tenu du retard accumulé par le service public départemental, commençons d'abord par développer notre territoire avant d'ambitionner de développer le reste de la planète... Quoiqu'il en soit, on pourra justement rapprocher le saupoudrage. Mieux vaudrait un partenariat avec une seule collectivité étrangère. Car jusqu'ici le partenariat avec la Pologne a permis au conseiller sortant d'aller fêter les 600 ans de la bataille de Grünewald, le partenariat avec le Vietnam a conduit à créer une ferme Vietnamienne au zoo de Trégomeur, et le partenariat avec un pays d'Afrique à conduit à déplacer une équipe de basket-ball là bas... On ne voit pas très bien où est l'intérêt surtout dans certains de ces pays où les gens sont très pauvres, c'est être bien indifférent à leurs souffrances...
(voyage en Pologne)
3 – Transparence de l'utilisation de l'argent public. Le propos n'est pas assez argumenté pour comprendre de quoi il s'agit. Le Conseiller sortant prend pour preuve ses propres chiffres... S'il est besoin nous rappelons que nous contestons les choix budgétaires opérés parce qu'on investit plus dans le train de vie du Conseil général que dans le service public départemental comme le montre les chiffres de la DGCL (http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/statistiques/budgets_locaux/finances_des_departe/les_budgets_primitif5479/view).
4 et 5 – Dépenses sociales, manque de places dans les maisons de retraite et on ajoutera pour les personnes handicapées également. Le candidat de la majorité rappelle que les places autorisées n'ont pas été réalisées. C'est bien pourquoi il faut investir plus.
Au budget 2010 et 2011, aucun crédit n'a été inscrit pour les subventions en faveur des établissements pour personnes handicapées. Il manque pourtant 500 places d'urgence. Pourtant, le schéma de novembre 2008 prévoyait pour 2011 une dépense cumulée de 6,2 millions d'euros pour créer de nouvelles places en foyer occupationnel d'accueil, en foyer médicalisé et près de 2 millions pour créer des places en faveur des personnes âgées vieillissantes. Cela n'a pas été réalisé.
(Shéma d'orientation médico-social 2008-2013, volet handicap - Décision modificative 2008 - 3 et 4 novembre 2008, p. 5)
Pour les personnes âgées, le département est l'un des plus vieillissants : les personnes de plus de 60 ans représentent 27 % de la population contre 22 % de moyenne nationale. Le département est le plus âgé des départements bretons. Il faut donc anticiper. Le schéma de novembre 2008-2013 prévoyait la création de 955 places, aujourd'hui le bilan présenté au budget 2011 par la majorité départementale parle de 489 places autorisées (mais pas réalisées) et de 466 places restant à autoriser... Dans le schéma précédent, 400 places avaient été autorisées pas 207 seulement avaient été autorisées et financées. La majorité départementale a préféré créer un dispositif de gestion des listes d'attente au lieu d'investir massivement. En 2008, on recensait déjà 1500 personnes âgées dépendantes en attente dont 800 à 1000 de façon urgente. On compte 2500 nouveaux malades par an en 2010, mais près de 3000 par an à l'horizon 2015.
(schéma d'orientation médico-social 2008-2013, volet personnes âgées - Décision modificative 2008 - 3 et 4 novembre 2008, p. 3)
On ne comprend donc pas pourquoi le département le plus vieillissant de Bretagne met le moins de moyens en investissement pour la prise en charge de la grande dépendance en établissement alors que ses dépenses totales d'aide sociale sont déjà inférieures à la moyenne nationale (427 euros/habitant contre 498 au niveau national : chiffres DGCL vérifiables par tous http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/statistiques/budgets_locaux/finances_des_departe/les_budgets_primitif5479/view ). Il faut quand même savoir que la subvention à la place s'élève à 2000 euros dans la Côtes d'Armor, alors qu'elle est de 7500 euros dans la Mayenne, 10 800 dans le Maine-et-Loire, 11 200 dans la Sarthe, 18 000 dans l'Ille et Vilaine et 21 000 dans le Morbihan... La variété politique de ces départements montre bien qu'il ne s'agit pas d'une question d'étiquette...
6 – Développement économique. Chacun pourra consulter les chiffres officiels de la Trésorerie générale de Bretagne. L'action économique des Côtes-d'Armor représente 22' euros par habitant en 2006, 15 en 2009, alors qu'elle est de 47 dans le Morbihan en 2006 contre 46 en 2009. De même vous pourrez retrouver dans les tableaux de la DGCL (http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/statistiques/budgets_locaux/finances_des_departe/les_budgets_primitif5479/view), que l'investissement global est de 164 euros par habitant en 2008 et 206 en 2010 dans les Côtes d'Armor, contre 265 en 2008 et 265 en 2010 au niveau national.
7 – Agriculture : Le dossier de presse du Conseil général fait état de 7,5 millions d'euros mais les « crédits de paiements » votés en 2011 sont bien de 5,674 millions. Le fonds de consolidation des exploitations agricoles n'a pas été revalorisé. C'est être bien de l'indifférence à la crise que traverse actuellement la profession. Le budget installations agricoles est passé de 346 100 euros en 2010 à 229 386 en 2011, l'action sociale pour l'agriculture est passé de 371 000 euros en 2010 à 265 000 euros en 2011, la lutte contre les pollutions d'origine agricole est passé de 1 001 853 euros en 2010 à 951 386 en 2011 et les crédits de paiements pour la réorientation des productions vers une agriculture durable sont passé de 1 135 992 euros en 2010 à 948 293 en 2011. Il est donc regrettable de consacrer aussi si peu d'argent à l'un des départements les plus agricoles de France.
8 – Maisons du département. C'est un choix que nous ne suivons pas, car on crée la structure et on verra ce qu'on pourra en faire ensuite. 72 000 000 ont déjà été consacrés aux bâtiments départements (rénovation du Conseil général, Maison du département, etc...), 20 000 000 euros sont encore prévus pour les maisons du département... Quand on voit le retard accumulé dans toutes les compétences du conseil général, on pense franchement que cet argent devrait aller directement dans le service public départemental.
9 – Bâtiments départementaux : 72 millions pour les bâtiments... 9 millions pour un aéroport de Saint-Brieuc au trafic quasiment nul, 5 millions pour la base de Guerlédan, 4 millions pour loger les comités sportifs, 20 millions prévus pour les « Maisons du département ». 13 millions pour rénover le Conseil général (dont 500 000 pour les bureaux du président – chiffres contestés par le candidat de la majorité : preuve ci-dessous), 1 million pour ceux des vice-présidents, 1500 000 pour l' « hémicycle »)...
10 – Le candidat de la majorité départementale confond missions prioritaires et compétences obligatoires. L'intérêt d'être conseiller général est justement de pouvoir articuler la prise en charge des dépenses et compétences obligatoire en adaptant le reste du budget aux spécificités de notre territoire qui sont ici le vieillissement de la population, la prise en charge de la dépendance et du handicap, le développement économique et les infrastructures pour diversifier notre économie, l'environnement et le patrimoine pour valoriser notre qualité de vie et notre attractivité touristique. C'est cette souplesse d'esprit, cette capacité à s'adapter et réagir à partir des responsabilités qui nous sont confiées et du budget dont on à la charge, qui permet d'avancer plutôt que de rester inerte en se désolant sur le contexte général. En cela le mandat de conseiller général est passionnant car il permet d'agir !
11 – Le candidat de la majorité départementale s'offusque qu'on puisse juger de la responsabilité du Conseil général dans la situation du département... Pourtant la réalité de l'élection cantonale est bien là : juger de la responsabilité d'un Conseil général. La République est décentralisée, par conséquent chaque niveau de responsabilité de la Commune à l'Etat a une part de responsabilité (en 2012 on jugera le bilan du gouvernement, en 2014 le bilan de la commune, mais cette année c'est le bilan du conseil général qui est en cause). Avec un budget de 573 millions d'euros, notre Conseil général a effectivement une responsabilité forte dans la situation actuelle de notre département. Tandis que les autres départements bretons ont connu une hausse du chômage de 1 % en 2010, les Côtes d'Armor sont à 4,7 % (source Trésorerie Paierie Générale de Bretagne). C'est un fait, et le désengagement du Conseil général dans le développement économique depuis de nombreuses années y est pour quelques chose.
12 – Charges de personnel. Elles représentent en effet 26 % du budget de fonctionnement contre 21 de moyenne nationale, avant transfert de compétence elle était déjà plus forte que la moyenne nationale, puisqu'elle représentait 22% des dépenses de fonctionnement contre 16 % de moyenne. Entre 2004 et 2011 elle a augmenté de 72 % soit 47 000 000 euros. La majorité départementale souligne elle même dans le rapport sur le budget 2011 : « la maîtrise de la masse salariale sera le cadre impératif pour la réalisation des actions envisagées ». La réorganisation et la territorialisation des services à conduit à augmenter la technostructure et le nombre de hauts fonctionnaires au-delà du nécessaire. Tout cela a provoqué un trouble dans le personnel. (Consultez le tract du Syndicat Sud qui résume bien la situation). Ce n'est pas parce que la majorité départementale a pris conscience qu'il a recruté au-delà du nécessaire, qu'il doit maintenant malmener un personnel qui n'y est pour rien.
13 – Endettement. Comme le reconnaît le candidat de la majorité départementale, l'endettement a augmenté. Tout le monde pourra effectivement vérifier sur les tableaux de la DGCL que la dette par habitant est plus forte dans les Côtes d'Armor que pour la moyenne nationale des autres départements : 492 euros par habitant contre 435 de moyenne nationale (http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/statistiques/budgets_locaux/finances_des_departe/les_budgets_primitif5479/view).
Quant au transfert de compétence non compensé, tous les départements en pâtissent, et moi qui ne représente aucun parti, je le dis d'autant plus librement. Cela représente un financement supplémentaire de 33,6 millions d'euros soit 5,9 % des dépenses réelles de fonctionnement (le taux de compensation du RSA était en 2008 de 96 % contre 91 % en moyenne nationale, le taux de compensation de l'APA était de 38% pour notre département en 2009 contre 31 % de moyenne nationale, et le taux de compensation de la prestation de compensation du handicap était de 57 % en 2009 contre 60 % au niveau national. Les Côtes d'Armor ne sont donc pas les moins bien lotis par l'Etat). Le financement de l'APA a été mis en place par le gouvernement Jospin en 2000 avec une compensation légale à hauteur de 33 % par l'Etat et une, en fait, de 50 % qui a progressivement diminué jusqu'au taux légal. C'est la raison pour laquelle, le gouvernement Raffarin a relancé le financement de la compensation de l'APA car l'augmentation de la dépense avait été mal anticipée dès le début. Dès l'origine, il n'a donc malheureusement jamais été question d'une compensation à 100 % alors que les sommes avancées par la majorité départementale envisagent toujours une compensation à 100 % (qui représenterait depuis 2003 une somme cumulée de 120 millions). Aucun gaspillage d'argent public n'est donc supportable car nous devons financer ces prestations sociales. En revanche, sorti de cette dépense obligatoire, le Conseil général est bien a minima en matière sociale (places pour les personnes âgées, pour les personnes handicapées, etc...).
14 – Pour les voitures du Conseil général et le train de vie des élus, la chambre régionale des comptes s'est prononcée dans son rapport du 14 septembre 2000 et le tribunal correctionnel de Paris dans un jugement du 4 avril 2008.
15 – Histoire du canton. Je me suis effectivement passionné pour notre histoire locale en puisant dans les richesses des archives des Côtes d'Armor (dont la majorité sortant vient de réduire les crédits drastiquement). J'ai ainsi rédigé un article sur l'Histoire politique de notre canton depuis deux siècles qui sera publié dans les Carnets du Goëlo, n°27. J'en ai fait un résumé pour ceux que cela intéresse que j'ai mis sur ce site internet et j'ai également complété le tableau des Conseillers généraux et conseillers d'arrondissement sur la page wikipedia du canton... Le candidat de la majorité départementale s'en serait sûrement aperçu s'il s'était intéressé à l'article jusqu'au bout d'autant plus que la page wikipédia est très courte sur le sujet. Dommage que l'histoire de notre canton n'ai pas davantage retenu son attention.
En conclusion cet échange par internet est intéressant (outrances mises à part...) car il porte bien sur le bilan du Conseil général et permet au électeurs du canton de se positionner dimanche. Ne vous laissez pas tromper sur l'enjeu du scrutin, nous sommes dans des élections locales et non nationales : la réalité des élections cantonales est de désigner quelqu'un qui vous représentera au niveau du Conseil général. Donc, si on doit faire un bilan lors de l'élection cantonale, ce n'est pas celui du gouvernement (vous le ferez en 2012), c'est celui du Conseil général qui a aussi une responsabilité forte par rapport aux problèmes de notre département. Il gère en effet un budget de 570 millions d'euros.
De notre point de vue, Socialiste, le Conseil général n'a rien de social... comme le montrent tous les chiffres officiel.Le dernier rapport de la Chambre régionale des Comptes souligne noir sur blanc que « le département des Côtes d'Armor est l'un de ceux qui consacre le moins à l'aide sociale ». Qui l'eut cru ? Etes-vous d'accord ? La politisation du débat local et l'étiquette PS est bien commode pour dissimuler un bilan insatisfaisant avec des gaspillages importants...